Il y a des moments, où des décisions dans une vie peuvent absolument tout changer. Dans mon cas, cette décision a eu lieu il y a 5 ans.
 
A cette époque, je vivais à Istanbul, je faisais un échange universitaire là-bas. Je venais d’emménager dans un appartement en colocation avec 4 autres personnes.
Les vacances scolaires approchaient, avec une amie, nous avions prévu un voyage en Iran. Cette amie ayant soudainement eu un problème familial, elle a dû annuler nos vacances.
Ne voulant pas aller en Iran seule, je me suis donc retrouvée à deux semaines des vacances scolaires sans plan. Ma colocataire, elle, avait prévu d’aller au Népal.
Je n’avais alors aucune idée d’où était le Népal sur une carte, de sa culture, de ce à quoi ce pays pouvait ressembler. J’ai tout de même demandé à ma coloc’, qui s’appelle Marija, si je pouvais me joindre à elle.

Elle a dit oui, j’ai acheté un billet d’avion, et deux semaines plus tard, j’étais à Katmandou.
Le premier endroit où je suis allée était Boudhanath, un taxi m’a déposé devant la porte d’entrée du « stupa ». Je n’avais aucune idée de ce que c’était. Passant la porte avec mon gros sac sur le dos, je me suis retrouvée en face de cet énorme dôme blanc, avec deux yeux colorés, me fixant.
J’ai été comme foudroyée, je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi beau. Sous le charme, je me suis mise à marcher autour du dôme, avec ce qui me semblait être des Tibétains. Faisant un, deux, trois  tours, ou peut être plus.

Puis deux semaines d’aventure ont commencé. Avec Marija, nous nous sommes trouvées comme deux partenaires de voyage idéales. Nous avons logé dans une auberge de jeunesse s’appelant Alobar1000, étant à l’époque, pas bien grande, sous un toit où tous les voyageurs se retrouvent la nuit.
Nous nous sommes fait des amis, avons voyagé jusque Pokhara, fait un petit trek, nous nous sommes perdues dans la forêt, une famille de Népalais nous a retrouvées, ramenées dans leur village, et ils sont devenus comme une seconde famille.
Voyageant beaucoup à pied, et ayant un sens de l’orientation absolument nul, nous avons vécu de sacrées aventures, et avons rencontré beaucoup de gens, locaux ou étrangers, qui nous ont profondément touchés.

​​A la fin de notre séjour, la dernière nuit à Alobar1000, je me suis vue proposer de revenir travailler à l’auberge par le patron, qui est devenu un très bon ami.
Quelques mois plus tard, j’étais à nouveau de retour au Népal, et cette fois-ci, pour 5 mois. Ce long séjour a été le premier de bien d’autres qui ont suivi.


Au Népal, je me suis mise à sourire, de toutes mes dents. Au Népal, j’ai commencé à croire en moi, à ma capacité à accomplir. Au Népal, j’ai compris qu’il n’y avait rien de mal à être qui j’étais.
Au Népal, j’ai commencé un long voyage, qui est celui d’apprendre à m’aimer comme je suis.
Ici, je ne me sens pas jugée, ici, je me sens libre.
​Ici, les leçons dont j’ai besoin pour grandir me viennent deux fois plus vite  au visage, comme une claque. Et après avoir pris cette claque, la douceur de vivre du pays me reprend par la main, me réconforte. 

​​Attention, je n’essaye pas de dire que le Népal est la solution à tous nos problèmes.

Ce que je crois profondément, c’est qu’on est tous différents, et qu’on a donc besoin d’expériences et d’environnement différents.

Pour moi, cette terre de l’Himalaya m’a apporté ce dont j’avais besoin pour m’épanouir, et ce ne sera peut être pas le cas pour quelqu’un d’autre.

Ce qui selon moi est important, c’est de ne jamais arrêter de chercher.
​Chercher les expériences, l’environnement, ou les gens qui nous feront grandir.

La plupart du temps, j’ai peur du changement, et je ne crois pas en mes capacités à accomplir mes rêves. La chance que j’ai eu, c’est qu’au moment où j’allais prendre une décision importante dans ma vie, j’ai choisi de suivre mon cœur.

Aujourd’hui, après 5 ans d’allers-retours, je commence à m’installer pour de bon au Népal. J’ai voulu partager ma passion du pays, et ai crée une agence de voyage.
Je veux être un hôte pour tous ceux qui, comme moi, arrivent pour la première fois en Himalaya.
Je ne pourrai jamais rendre ce qui m’a été donné ici, mais j’aimerais pouvoir en guider d’autres, afin que peut être, ils puissent vivre une expérience qui changera leur vie.